-
"Jazz as a way of life" |
"Jean- |
La belle aventure du Côte Ouest Big Band par Philippe Hervouët ( Extraits du livre "Down by the River Loire") |
En 1969, un collégien ami du fils de Monsieur Allanic, qui tenait la salle de bal
du Chalet Suisse, place Zola, pénètre dans cet établissement un soir que l’orchestre
répétait. Monsieur Allanic aimait bien le jazz et faisait travailler Bob Dickson
et son orchestre de variétés pour des après- |
Jean-
|
Emission de télévision avec le Jazz Pott
|
Il se joint ensuite au Holy Twenties Orchestra qui compte alors trois saxophonistes
(dont Claude « Barney » Yviquel au ténor, lui- En 1978, il joue donc dans quatre formations en même temps et crée lui- Aussi, en 1982, quand l’orchestre de Bob Dickson est dissous, Jean-
|
Avec les Salsifis Stompers
|
Avec le Holy Twenties Orchestra
|
L’idée fondamentale, qui le pousse au départ, est d’interpréter des standards du
jazz tout en créant un son d’orchestre original grâce à des arrangements personnels.
Il instaure un esprit d’émulation permettant à ses musiciens, dont certains n’ont
qu’une connaissance limitée du jazz -
La première apparition de ce big band en public a lieu au Tie Break, café club du
quartier de la Juiverie où Jean-
|
Dans l'orchestre de Bob Dickson
|
Pourquoi miser sur ce répertoire qui remonte alors à une trentaine d’années au moins ?
|
Très vite, Jean-
|
Un peu plus tard, Jean-
|
La première partie est consacrée aux années 30 avec le Hylton Music Lovers, la seconde essentiellement au style West Coast, avec les Swing Voices, les chanteuses Veronika Rodriguez et Sara Lazarus, toutes deux quasiment inconnues à l’époque. Amusant paradoxe : en 2005, la française Veronika remportera à New York le prix du meilleur concert de l’année (catégorie jazz Manhattan AC) et Sara l’américaine réapparaîtra en France dans l’actualité du jazz grâce à son disque Give me the simple life. Le concert remportera un succès incroyable. Veronika Rodriguez devient bientôt la
chanteuse en titre du Côte Ouest Big Band et l’orchestre s’oriente davantage encore
vers le style de Kenton, de Shorty Rogers et de Woody Herman. Il joue pour des municipalités,
des entreprises, lors de soirées privées, dans de grands hôtels comme l’Hermitage,
dont il devient un habitué (cf . CD Radio Days). En 1988, au Festival de Jacksonville,
Jean-
|
Son Big Band est bientôt classé par le jury France Inter parmi les 5 meilleurs grands orchestres de jazz français, aux côtés de formations aussi prestigieuses que l’Orchestre National de Jazz (ONJ) et les orchestres de Martial Solal ou de Claude Bolling. Dans la revue Jazzman, le critique Alain Tercinet peut écrire : « le Big Band Côte Ouest tourne comme un moteur de Bugatti : des tutti de cuivres à faire frémir d’aise Stan Kenton, une section de saxes qui ressuscite l’esprit et la lettre des fameux Brothers, de savoureux solos, des arrangements somptueux& Ecoutez& cela se passe de commentaires ! » (cf. CD S wonderful !)
Dans un style sensiblement différent, un orchestre de musiciens régionaux est constitué en 1987 pour participer à une création de Martial Solal dans le cadre d’Odyssée 87, un cycle consacré à la musique contemporaine dans lequel le jazz a évidemment sa place. Martial Solal donnera en première mondiale sa Fantaisie Nantaise à la salle Paul Fort accompagné par un orchestre issu à 90% du Big Band Côte Ouest. « J’ai baptisé cette composition en référence au lieu où elle se crée, a expliqué Solal. Je ne m’attendais pas à y trouver un ensemble de musiciens d’aussi bonne qualité. Ils jouent ma partition comme s’ils l’avaient jouée toute leur vie ».
Vers 1989, le Big Band Côte Ouest fait l’objet de plus en plus de demandes à Paris
et en France. Jean-
Bientôt, il va gérer un véritable réseau de musiciens, qu’il va constituer en recherchant l’excellence. « À cette époque, je me suis dit : il me faut les meilleurs musiciens français. Je les ai donc contactés sans trop y croire. Et j’ai été assez étonné qu’ils se montrent enchantés de venir travailler dans notre orchestre ». Petit à petit, il est rejoint par des musiciens de top niveau comme, entre autres, les trompettistes Christian Martinez ou Michel Feugère, le saxophoniste Pierre Mimran, le tromboniste Guy Figlionlos ou Richard Portier à la batterie.
|
Dans le même temps, Veronika Rodriguez prend de plus en plus d’importance au sein de l’ensemble. Il faut dire que ses apparitions en scène ne peuvent laisser indifférent. Chevelure de jais, long fourreau et émouvant décolleté, bras hautement gantés, telle Rita Hayworth dans Gilda, son personnage nous ramène à la période mythique de la scène américaine. Ses auditeurs, quand elle se met à chanter, ont certainement les yeux qui leur sortent des orbites, mais il ne leur viendrait pas à l’idée de tambouriner leur table à coups de poings tant ils sont attentifs à ce qu’elle donne à entendre. Car Veronika a certainement une voix et un tempérament qui accrochent et lui permettent de maîtriser parfaitement le grand répertoire des standards illustrés par les plus grandes chanteuses, d’Ella Fitzgerald à Anita O’Day. Sans parler de son jeu de scène à la fois sobre et plein de charme.
|
En fait, elle a une façon de chanter extrêmement pudique (mais façon fournaise sous
la glace). Musicalement, même si elle s’inscrit dans la tradition West Coast : quasi
absence de vibrato, une tonalité d’alto avec un souffle derrière la voix, qui font
penser à ces chanteuses blanches de la grande époque que furent Doris Day, Chris
Connor, June Christie, Anita O’Day& elle possède une véritable originalité. Ainsi,
comme l’écrit Pierre Shavey, « son timbre, le délié de sa diction, sa manière de
placer les mots, sa grâce, sa sensualité et sa séduction n’appartiennent qu’à elle.
Une perle ! ». Alain Tercinet, l’un des critiques de jazz les plus autorisés et auteur
d’un livre sur le jazz West Coast, a écrit de Veronika Rodriguez qu’elle était « la
meilleure voix de jazz française ». Son CD Isn’t it romantic ? recevra le prix du
Meilleur jazz vocal à Tokyo. En octobre 2005, elle se produit au Danny’s Skylight
Room de New York accompagnée par Jean-
En 1991, le Big Band entreprend une tournée aux Etats-
Les lieux prestigieux s’enchaînent pour Veronika et le Côte Ouest Big Band. En 1996,
Veronika remporte le Micro d’or lors du Festival de jazz de Hambourg. A l’Opéra Garnier,
à l’occasion d’un gala de l’École Nationale des Arts et Métiers, elle chante devant
des centaines de notabilités en smokings et robes longues, et est félicitée par Chirac.
Puis en 1997, l’orchestre, pour fêter ses quinze ans d’existence, invite celui qui
fut sans doute le meilleur crooner français, Sacha Distel, à qui il veut en même
temps rendre hommage en tant que jazzman, puisqu’il fut l’ un des plus talentueux
guitaristes. Sacha interprète lors de cette soirée non pas le répertoire de sa carrière,
mais les grands standards chantés jadis par Mel Tormé ou Dean Martin, accompagné
avec gourmandise par le Big Band dans sa meilleure forme. Il rend également hommage
aux duets de Frank Sinatra avec Veronika. Sacha et Jean-
|
Un autre des bons souvenirs de Jean- |
Pendant toute cette période, le Côte Ouest Big Band est également très présent à
Nantes, ville natale de Jean-
|
La formule remporte énormément de succès et le public se presse chaque mois à ce
rendez-
|
Pour cela, il suscite tout d’abord la création d’un club, le Jazz Club des Entreprises,
avec Jean-
|
Fin 2005, ce Jazz Club des Entreprises regroupait plus de vingt sociétés locales
d'horizons et de métiers différents et son rendez-
|
Au fil des ans, il met ainsi en valeur des talents multiples, dont les trompettistes
Bruce Adams et Jean- |
Michael Civisca |
John Meyer
|
Michel Hausser
|
Cynthia Scott
|
Claire Martin |
Nancy Kelly
|
Claude Bolling
|
Bruce Adams |
Dans cette ambiance, avec des tables rondes d’une dizaine de personnes chacune entourant
la scène sous la forme d’un grand cabaret, chacun a pu, pendant quelques instants,
s'imaginer réellement transporté quelque part dans le New-
|
En 2005, la formule s'est étendue avec une "Nuit du Jazz Grand Public" organisée le lendemain soir. L'intégralité des bénéfices est reversée à une association caritative. Devant le succès de la première édition, cette autre Nuit du jazz est pérennisée elle aussi.
Avec le Côte Ouest Big Band, nous avons le privilège de posséder un grand orchestre, une formation capable de faire vivre et partager le patrimoine du meilleur jazz dans toute son authenticité, sans pour autant s’en tenir à une simple reconstitution.
|
Philippe Adler aux Nuits du Jazz
|